tion mentale, la rigidité des membres mais surtout cette
sensation pénible d’engourdissement semblant siéger au
niveau du périoste des os de tout le corps, tous ces symptômes
sont apparus. Ces paroxysmes duraient environ deux à trois
heures et ne se renouvelaient que si je répétais la dose, pas
autrement. Je finis par arrêter et me retrouvai en bonne
santé (4). »
C’est ainsi que Hahnemann est amené à penser qu’une
substance capable de produire des symptômes chez un indi-
vidu sain peut guérir ces mêmes symptômes chez un individu
malade. Et, ce qui est peut-être encore plus important, il
reconnaît la nécessité d’une expérimentation sur l’être
humain afin de définir les indications curatives des agents
thérapeutiques. Ainsi, lui et quelques autres médecins parta-
geant ses convictions se mettent à tester systématiquement
sur eux-mêmes les substances et à consigner toutes leurs
observations dans les moindres détails. Cette démarche se
poursuivra durant dix années au cours desquelles Hahnemann
compilera également la liste exhaustive des empoisonnements
enregistrés par des médecins dans différentes régions du
monde à travers des siècles d’histoire médicale.
Lui et ses collègues commencent à tester la loi des
Semblables sur des cas cliniques et enregistrent aussitôt des
résultats étonnants qui transcendent les résultats allopathi-
ques de l’époque. Dans l’Aphorisme 19 de l’Organon, rédigé
après qu’il eut acquis une solide expérience et une notoriété
certaine, Hahnemann résume l’importance fondamentale de
sa découverte :
« Puisque les maladies sont purement et simplement des
modifications et des altérations du bien-être de l’individu sain,
lesquelles s’expriment par des symptômes et qu’aucune guéri-
son n’est possible sans la conversion de l’état de maladie en
celui de santé, on concevra sans peine que les médicaments ne
pourraient guérir d’aucune façon les maladies s’ils ne possé-
daient la faculté de dérégler l’équilibre psycho-somatique de
l’être humain dans ses sensations et ses fonctions. C’est même
uniquement en cette faculté de pouvoir changer l’état de santé
de l’homme que résident leurs vertus curatives. »
La procédure systématique consistant à tester des subs-
tances sur des êtres humains bien portants afin de déceler les
symptômes résultant de l’action de la substance est appelée
« proving ».
Hahnemann met au point des procédures particulières